Qui sont-elles ?

Les chenilles processionnaires sont les larves d’un papillon de nuit.

Elles représentent un réel danger pour nos chiens en raison d’une toxine contenue dans leurs poils très urticants dont elles sont recouvertes. 

Il existe la chenille processionnaire du pin (la plus répandue) et la chenille processionnaire du chêne.

Elles sont présentes sur une grande partie du territoire français.

Au printemps, toutes les chenilles d’un même cocon quittent leur nid. Elles se déplacent toutes ensemble, en un long cortège ou procession pour s’installer dans la terre où elles vont, en quelques mois, se transformer en chrysalides puis se métamorphoser en papillons. Ceux-ci sortent alors du sol pour s’envoler, s’accoupler, tisser un cocon, pondre quelques centaines d’œufs et mourir.

Depuis quelques années, elles sont de plus en plus précoces, et sont observées dès fin décembre ou début janvier.

Pourquoi représentent-elles un danger pour les chiens ?

Les chiens peuvent vouloir jouer avec, les renifler, les lécher voire même les manger. 

La plupart du temps, les lésions observées touchent donc la cavité buccale, les yeux, la face ou les pattes mais elles peuvent aussi apparaître au niveau de l’appareil respiratoire par inhalation des poils urticants. Dans ce cas, le risque d’étouffement est réel !

Quels sont les symptômes d’une envenimation par les chenilles processionnaires chez l’animal ?

Les premiers symptômes peuvent arriver dans les 2 heures suivant le contact.

En cas de léchage, reniflement, effleurage :

Le chien se met généralement à baver, à vomir et/ou à présenter un gonflement de la langue ou des babines.

La langue peut changer de couleur (devenir rouge puis noire et enfler au point de ne plus pouvoir tenir dans la cavité buccale).

Dans les 24 à 48h suivant le contact avec les chenilles processionnaires, une partie de la langue du chien peut se mettre à nécroser finir par tomber. 

Un chien peut vivre normalement avec un bout de langue en moins cependant, si la lésion est trop importante, il pourra présenter des difficultés voire une incapacité à boire et à se nourrir seul.

Ces lésions sont souvent très douloureuses.

En cas d’inhalation de poils urticants, une détresse respiratoire peut survenir, la vie du chien est alors en jeu.

En cas de contact des poils urticants avec les yeux de l’animal il y a un risque d’ulcères cornéens.

Quelle conduite à tenir en cas de suspicion d’envenimation ?

C’est une véritable urgence vétérinaire !

En premier lieu, protégez-vous les mains en portant des gants avant de toucher la bouche de votre chien. Vous risquez une allergie très urticante voire un choc anaphylactique pour les personnes allergiques.

Ensuite, si possible, lui rincer abondamment la bouche avec de l’eau froide (compter 10 à 15 minutes de rinçage).

Contactez rapidement votre Vétérinaire ou les urgences vétérinaires.

Le vétérinaire pourra, en fonction de la présentation et de l’étendue des lésions, réaliser des injections d’anti-inflammatoire, d’ anti-douleur et/ou d’antibiotique pour éviter l’infection. Il devra peut-être garder votre animal hospitalisé sous perfusion et mesures de réanimation dans les cas les plus graves (œdème de Quincke, choc anaphylactique, insuffisance rénale etc…).

Dans certains cas, lorsque la nécrose est trop importante, il devra faire une glossectomie, (résection d’un morceau de la langue) afin d’éviter les surinfections (risque de gangrène) et diminuer la douleur.

Une sonde de d’alimentation est parfois posée pour permettre une nutrition adaptée et sans douleur le temps de la cicatrisation.

Mesures de prévention et ‘traitements’ :

La lutte contre les chenilles processionnaires du pin peut prendre différentes formes mais il n’existe aucun moyen de se débarrasser définitivement des chenilles. Les traitements sont à refaire chaque année. En effet, même si l’on détruit toutes les chenilles vivantes sur un terrain, les arbres seront ré infestés l’année suivante par des papillons pouvant provenir de plusieurs kilomètres. 

Le papillon mâle peut voler jusqu’à 25 km et le papillon femelle jusqu’à 3 km. De plus les chenilles peuvent rester enfouies dans le sol de quelques jours à 5 ans.

Quelques exemples de ‘traitements’ :

  • Les pièges à phéromones attirent les mâles pour les capturer, réduisant le nombre de fécondations. … 
  • Les Éco Pièges capturent les chenilles lorsqu’elles processionnent vers le sol, au cours du printemps.
  • Installer des nichoirs à mésange. Les mésanges sont des prédateurs majeurs de la chenille processionnaire. En installant un nichoir, vous diminuerez la population de chenille processionnaires.
  • L’échenillage : on fait appel à un professionnel pour effectuer un échenillage. Ce dernier va supprimer et détruire manuellement les nids des chenilles processionnaires. 
  • La destruction des chrysalides : on fait appel à un professionnel pour détruire les chrysalides qui sont enfouies dans le sol. Ainsi, il est possible de détruire une colonie entière. 
  • Les chauve-souris : on installe un refuge à chauve-souris, afin de réduire la population des chenilles processionnaires. Effectivement, elles sont d’excellentes prédatrices d’insectes en tout genre.

Quelques conseils aux riverains de forêts ou d’arbres infestés :

1 – Ne pas sécher le linge dehors de mai à septembre surtout par temps venteux 

2 – Laver soigneusement les légumes du jardin. 

3 – Prendre garde en tondant sa pelouse. 

4 – Ne pas laisser jouer les enfants à proximité́ d’un arbre atteint. A distance, les munir de vêtements à longues manches, de pantalons, d’un couvre-chef et éventuellement de lunettes. 

5 – Éviter de se frotter les yeux en cas d’exposition, prendre une douche et changer d’habits en rentrant.